Le mainate religieux, ou Gracula religiosa, un oiseau parleur inégalable
Avec le perroquet, le mainate religieux, ou Gracula religiosa, est le plus talentueux des imitateurs. Il vit dans les collines boisées de la jungle du Sud-Est asiatique, y compris la Malaisie et les Philippines.
Il a été identifié par Linné en 1758. En revanche, dans la nature, ce bel oiseau est légèrement sexiste. Les mâles s’imitent entre eux et les femelle entre elles. Ils forment de petites colonies de quelques dizaines d’individus, et passent la plupart du temps à s’ébattre dans les arbres, où ils font leur nid et passent une grande partie de la journée.
Il mesure entre 30 et 38 cm, pour un poids de 160 à 240 g. Avec de bons soins, il peut vivre jusqu’à 30 ans. Il se distingue par ses caroncules jaunes, bandes de peau symétriques visibles sur les deux côtés de la tête. Il présente également une mince bande jaune près de la nuque. Le reste de son plumage est noir avec des reflets métallisés, ses pattes sont jaunes et son bec est orange.
En captivité, il est d’agréable compagnie, possédant un don pour imiter les voix avec une diction extrêmement précise. Sa voix est beaucoup plus nette que celle d’un gris du Gabon, pourtant réputé pour son talent dans ce domaine. C’est aussi un siffleur talentueux, doublé d’un animal curieux et d’une grande intelligence. Tous ces talents lui valent d’être apprécié du public. Il faut cependant considérer qu’il peut se montrer très bruyant.
Il a besoin d’espace pour conserver un beau plumage. Une cage d’un minimum de 80 cm sur 80 cm était autrefois conseillée, mais nous savons aujourd’hui que cet animal, très vif, exige au minimum une surface de plus d’1 m de long et d’1,50 m de haut. Cela est sans compter trois ou quatre heures au moins passées chaque jour hors de celle-ci, pour se dégourdir les ailes et profiter de la compagnie de son maître. Il n’est en général pas exclusif, partageant volontiers ses bonnes grâces avec l’ensemble de la famille, pourvu que ses membres se montrent respectueux avec lui. Le mainate est sensible à la température, qui ne doit pas descendre au-dessous de 17°C, et aux courants d’air. Il faut penser à changer son sable ou son fond de cage quotidiennement, car ses fientes sont liquides et malodorantes. Autre petit inconvénient, il projette sa nourriture lorsqu’il mange, car il secoue régulièrement son bec. Les adeptes d’un intérieur impeccable doivent donc s’abstenir.
Il se nourrit de pâtée pour insectivore ou d’extrudés (aliments compactés). Il faut ajouter à cela des fruits, de la verdure et des vers de farine. La pâtée renferme aussi de petites crevettes et des fruits secs. Elle peut être remplacée par des extrudés, qui permettent d’obtenir des fientes moins liquides et dont l’odeur sera moins forte. Il est très gourmand, voire insatiable, mais il faut éviter de lui donner des aliments sucrés ou salés. Sa bonne santé ne tient qu’à son alimentation, donc il faut éviter de trop le nourrir avec des aliments gras, surtout s’il se dépense peu, pour limiter le risque de surpoids.
Très soucieux de son hygiène, il apprécie largement de bénéficier d’un bac dans lequel se baigner, en début de journée de préférence, afin qu’il puisse lisser ses plumes et se sécher avant la nuit. Une fois ses ablutions terminées, il faut non seulement retirer ce récipient, dont le contenu sera souillé, mais aussi entreprendre un lessivage du sol, car les projections d’eau sont importantes. Ce Sturnidae n’est de toutes façons véritablement content que lorsqu’il dégouline littéralement.
A l’état sauvage, il se reproduit entre janvier et juillet, suivant la zone géographique dans laquelle il vit. La compétition pour trouver un site de nidification est alors sévère, certains allant jusqu’à essayer de déloger leurs congénères. Le couple niche à plusieurs mètres de haut, dans un tronc d’arbre creux, qu’il tapisse de brindilles, feuilles, plumes et parfois d’objets insolites dénichés dans les ordures ménagères humaines. Deux ou trois oeufs bleus environ sont ensuite pondus, puis couvés par les deux parents durant 13 à 17 jours (14 ou 15 en moyenne).
La femelle passe davantage de temps au nid, mais les deux partenaires participent au nourrissage, composé essentiellement d’insectes et petits lézards régurgités. La part de fruits reste alors présente en quantité moindre dans leur alimentation. Les petits quittent le nid entre 21 et 28 jours et deviennent alors très vite indépendants, leur parents préparant déjà la nichée suivante. Ce sont ainsi jusqu’à trois pontes qui peuvent se succéder au cours de la période de la reproduction.
C’est un oiseau aussi fascinant que câlin ou interactif, pour quiconque sait se donner la peine de lui consacrer le temps et l’attention nécessaires. Il aime fourrager, et des jouets dotés de creux renfermant des friandises ou des vers de farine peuvent l’occuper agréablement. Il en va de même pour le foin, qu’il s’emploie volontiers à détacher par petits morceaux, si une petite réserve lui est donnée. Les jouets doivent toujours être placés en hauteur dans sa cage, car s’ils sont à même le sol, les fientes vont rapidement les souiller, les rendant inutilisables.
Le mainate a quasiment disparu des animaleries au cours des dernières années. Il devient de plus en plus difficile de s’en procurer, notamment à cause de la difficulté qu’il y a à le reproduire. Il est en annexe II de la CITES. Aucune autorisation n’est nécessaire pour sa détention, en France comme en Belgique.
Sources :
le monde des animaux
http://www.cites.org/
http://www.lauriesliltykechildcare.com/
http://www.birdsinbackyards.net/
Laisser un commentaire