Reproduction et critères de sélection génétiques chez les chevaux : quelles sont les priorités ?
Depuis des siècles, le cheval vit aux côtés de l’Homme. De nombreuses races ont été élevées ou développées par ce dernier, afin de servir des propos divers.
Par la sélection, il a cherché à faire ressortir certains traits particuliers des équidés, comme l’endurance ou de grands yeux chez le pur sang arabe par exemple, des pattes plus ou moins hautes, un corps élancé ou trapu chez d’autres. Mais étonnamment, le comportement ne semble pas entrer en ligne de compte. Cela apparaît comme un aspect très secondaire de la génétique.
Les paramètres sur lesquels l’Homme joue sont largement subjectifs selon D. S. Mills et S. M. McDonnell. Dans leur ouvrage intitulé » The Domestic Horse – The Origins, Development and Management of its Behaviour « , paru en 2011, ces deux auteurs s’accordent à dire que l’on s’attache avant tout à des critères concernant l’apparence de l’équidé, qui doit correspondre à un idéal esthétique donné, et la performance, qu’il s’agisse de rapidité, courage ou force par exemple.
Certes, il est parfois question dans les descriptions de termes tels que « tempérament » ou « caractère de vainqueur », sans qu’il n’en soit précisé une définition claire. De ce fait, la science comportementale se développe très lentement, tout autant que le tempérament des chevaux domestiques évolue par rapport à celui d’autres espèces. La génétique intervient dans cette analyse de nos jours, mais la part importante de gènes intervenant dans les schémas comportementaux est telle qu’il est souvent ardu d’en comprendre tous les mécanismes.
Etonnament, alors que l’on vante sans cesse l’importance d’un cheval avec un bon tempérament, cela ne semble pas primer dans la sélection lors des appariements. Certes, le caractère des parents est considéré, car il en rejaillit un stéréotype sur les poulains mais à un degré moindre. Pourtant, Luescher a mis en évidence que le poulain avait 60 % de chances d’hériter d’un trait de caractère donné, si l’un de ses parents le possédait, et 89 % si c’étaient les deux. Toutes les études menées arrivent à la conclusion qu’il existe une base génétique à la transmission d’au moins une chance de développer des stéréotypes. Cela suggère qu’il faudrait accorder une place plus importante à cette science dans la sélection opérée en vue de maintenir les races équines à leur meilleur niveau.
Source : » The Domestic Horse – The Origins, Development and Management of its Behaviour » , D. S. Mills, S. M. McDonnell
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