Le piranha rouge, ou Pygocentrus nattereri, un poisson aux dents longues
Le piranha rouge, ou Pygocentrus nattereri, vit dans les lacs et rivières d’eau douce d’Amérique centrale et du nord, les bassins de l’Amazone et de l’Orénoque, ainsi que dans le Parana.
Il mesure 28 à 33 cm, peut atteindre 3,5 kilos et vivre une vingtaine d’années. Son corps est ovale et le haut de sa tête comme émoussé. Il possède une seule rangée de dents sur ses mâchoires, celle du bas dépassant vers l’avant. Son corps brun aux reflets or et argent, contraste avec le rouge vif (ou jaune suivant son origine) caractéristique de son ventre.
Son ouïe est incomparable. Une partie de sa vessie gazeuse est reliée à l’oreillette interne par les osselets de Weber, dispositif qui augmente la capacité auditive du poisson dans l’eau. Il peut produire un tambourinement en provoquant des vibrations grâce à la résonance des muscles à travers sa vessie natatoire remplie de gaz, ce dont les scientifiques ne connaissent pas encore l’utilité. Le simple bruit d’éclaboussures ou la présence de sang dans l’eau suffit à le mettre en quête de nourriture.
La ligne de capteurs située sur ses flancs lui permet de capter les changements de pression ainsi que les courants et les mouvements des autres animaux dans l’eau, ce qui est très utile lorsqu’il chasse. Si nous ajoutons à cet atout un odorat puissant, cela fait de lui un prédateur redoutable. Un groupe peut tuer un animal cinquante fois plus lourd qu’un seul de ses membres. Les adultes se nourrissent au crépuscule et à l’aube, alors que les plus jeunes chassent dans la journée. Quand l’eau se fait plus rare, durant la saison sèche, ils sont concentrés dans des espaces très réduits et la lutte pour la nourriture s’intensifie.
Dans la nature, le piranha pond toutes les trois ou quatre semaines, se reproduisant habituellement de mars à août. Cela coïncide avec la saison humide et la crue des rivières. La femelle pond au milieu des plantes inondées, sur la racine desquelles elle fixe des paquets d’œufs. Une femelle peut pondre jusqu’à 1000 œufs, que le mâle féconde ensuite et protège jusqu’à l’éclosion, qui intervient dix jours plus tard.
En captivité, trois spécimens peuvent être maintenus dans un bac densément planté de 150X55X60 cm, où de nombreuses cachettes sont aménagées avec pierres et racines. Mais idéalement, cette espèce de banc doit faire partie d’un groupe d’au moins six sujets. Prévoyez un volume de 80 litres par poisson, densément planté pour vous rapprocher de son environnement d’origine. L’eau doit être maintenue à 27 °C, avec un pH de 7,5. Puissante, la filtration doit pouvoir représenter cinq fois au moins le volume total de l’aquarium.
Les dents du piranha rouge sont de véritables lames de rasoir qui se referment comme des pinces coupantes, transperçant la peau et les os de sa proie. Elles sont si pointues que les hommes les utilisent comme des outils. Le jeune piranha se nourrit d’invertébrés tels que les vers ou les larves de moustiques.
Adulte, il consomme d’autres poissons ainsi que des crabes, amphibiens, reptiles, oiseaux et mammifères. Néanmoins, il croque aussi volontiers tout ce qui est à la surface de l’eau, comme les hérons ou les caïmans, qui à leur tour le mangeront lorsque les plaines de l’Amazone seront asséchées. Un piranha peut attaquer un capybara (le plus grand des rongeurs) et un groupe dévorer en une minute un animal de 45 kg jusqu’à la carcasse. Son repas terminé, il trouve une cachette pour se reposer et digérer.
En aquarium, son régime alimentaire de carnivore impose de lui proposer des aliments frais ou surgelés. Filets de poisson, viande de poulet maigre ou cœur de bœuf sans graisse constituent une bonne base. L’apport de crevette peut contribuer à renforcer l’éclat de ses couleurs. Il ne mange pas nécessirement chaque jour, une distribution tous les deux ou trois jours peut donc suffire. Cependant, pensez à retirer les déchets de repas
Le piranha rouge est un poisson d’aquarium très prisé aux États-Unis, mais sa propagation dans les rivières locales est préoccupante. En effet, il est rejeté dans la nature par des propriétaire inconscients et peu scrupuleux. Cela lui a valu une interdiction de détention dans 21 Etats. Toutefois, il ne peut vivre dans des cours d’eau trop froids. Il est grégaire, mais si l’espace est insuffisant dans le bac, peut s’adonner au cannibalisme. Dans son milieu naturel, un individu solitaire sert de proie à ceux vivant en colonie.
La population de ce poisson est considérée comme stable et non menacée. Il n’a rien du tueur sanguinaire dont l’image a largement été véhiculée par les cinéastes. En captivité, il ne montre pas d’agressivité particulière, se montrant parfois même plutôt réservé.
Sources :
« A la découverte du monde sauvage », fiche 3 groupe 4
http://www.aquaticcommunity.com/
http://www.bristolzoo.org.uk/
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