Santé et reproduction : la ponte d’oeufs non fécondés chez les perroquets (causes, symptômes, conséquences)

A l’état sauvage, les perroquets ne pondent que lorsqu’ils disposent d’un lieu de nidification acceptable et d’un partenaire du sexe opposé. En dépit de l’absence de mâles, certaines femelles peuvent néanmoins pondre en captivité. 

La ponte est toujours un moment délicat, mais lorsque les oeufs ne sont pas fécondés, de nombreuses questions se posent.

Cela génère une importante dose de stress, les oiseaux étant plus agressifs durant l’incubation. D’autre part, pondre sollicite les réserves alimentaires de leur organisme, ce qui les expose à des carences alimentaires, les prédisposant à l’ostéoporose et à différentes maladies.

Lorsque la ponte est désirée ou encouragée par le maître, ce sont des risques inhérents à la reproduction et donc prévisibles. Mais dans le cas contraire, cela peut mettre en danger leur santé.

Certains psittacidés rencontrent des problèmes dès la première ponte, d’autre après un certain nombre. Parfois cela conduit à un phénomène appelé « rétention d’oeuf », un prolapsus de l’oviducte puis la mort.

Le moyen le plus indiqué pour faire cesser les pontes à répétition est d’agir sur l’environnement de l’oiseau. Cela est possible via l’action sur différents paramètres :

• réduire le temps d’éclairage : plus les journées sont longues, plus leur connotation avec la saison de la reproduction est importante. Une extinction des feux vers 17 ou 18 H peut rétablir l’équilibre.
• limiter l’accès du perroquet aux espaces sombres et confinés, car ils sont synonymes d’espace de ponte à l’abri des prédateurs.
• En présence d’autres oiseaux, éloigner provisoirement l’animal des congénères qu’il semble considérer comme des partenaires potentiels.
• Décourager les tentatives d’accouplement. Comme nous l’avons déjà vu, un détournement d’attention habilement opéré peut calmer les ardeurs dont vous faites l’objet.
• Si le psittacidé se livre à des parades ou des manœuvres de copulation sur certains objets ou jouets, retirez-les.
• Ôtez le nid.
• Modifiez l’agencement de se cage et de son espace de jeu. Pondre implique de bien maîtriser son environnement, ce qui est beaucoup plus difficile lorsque les paramètres changent souvent.
• Changez l’emplacement de la cage, pour la raison que nous venons d’évoquer.
• Laissez en place les oeufs déjà pondus, pour ne pas provoquer un nouveau cycle de ponte. La nature est ainsi faite que lorsque les oeufs disparaissent du nid, la femelle en pond rapidement d’autres, pour pérenniser son espèce. S’ils restent au nid en revanche, la femelle va les couver durant une vingtaine de jours puis s’en désintéresser, ce qui lui laissera un peu de repos.
• Consultez votre vétérinaire. En cas de pontes à répétition excessives, il peut éventuellement prescrire une injection d’hormones.

Dans la vidéo qui suit, une femelle Ara ararauna prend soin de ses oeufs stériles. Comme vous pouvez le voir, ses gestes sont tout aussi tendres que s’ils étaient fécondés. Mais pendant ce temps, elle peut reprendre des forces et reconstituer les réserves sur lesquelles elle a puisé pour pondre.

Une étude récente menée par le Docteur vétérinaire C.M. Prasad a également démontré que l’interruption fréquente du temps de sommeil d’un perroquet par son propriétaire pouvait engendrer une ponte stérile. Cela tend à conforter l’idée que le temps de repos de nos perroquets doit être profondément respecté. Enfin, il ne faut pas laisser de nid si une reproduction n’est pas envisagée, mais proposer une cure de calcium à nos oiseau en cas de ponte, fertile ou non, pour leur permettre de ne pas développer de carence.

Sources : http://www.forthebirdsdvm.com/ http://sudanshukumar.wordpress.com/