Les perroquets, pollinisateurs et jardiniers à l’état sauvage
Il semble que les abeilles ne soient pas les seules à jouer un rôle important dans la pollinisation des fleurs. En effet, les perroquets seraient également des acteurs importants de ce processus, intervenant jusque dans l’ensemencement des forêts.
En 1998, les oiseaux nectarivores de la forêt nigérienne ont fait l’objet d’une étude visant à déterminer leur mode d’alimentation lors de la consommation d’une fleur appelée scientifiquement » Erythrina dominguezii « . Cette dernière pousse sur un arbre de taille assez grande, très commun dans cette zone. Deux familles ont ainsi été observées, les Icteridés (passereaux) et les psittacidés. Trois espèces de la famille des perroquets se sont manifestées : le Toui à ailes jaunes (Brotogeris chiriri), la conure Nanday (Nandayus nanday) et la conure à couronne bleue (Aratinga acuticauda).
Une estimation préalable du nombre de fleurs présentes avait été effectuée pour déterminer la quantité de nourriture disponible. Les touis à ailes jaunes semblent en être les plus friands, puisqu’avec 51,5% de fleurs visitées, ils en sont les plus gros consommateurs. Cependant ils mangent autant les fleurs que leur nectar. En revanche, il s’avère que les deux autres variétés de perruches présentes sont un vecteur important de la pollinisation de cette plante, puisqu’elles parviennent à se nourrir sans endommager la fleur ou son pistil. L’erythrina dominguezii fleurit à une période de l’année où seuls les fruits sont disponibles.
Le fait que les psittacidés en consomment davantage au cours de la saison sèche laisse supposer que cette plante constitue une alternative primordiale pour les oiseaux frugivores ou omnivores lorsque les autres denrées alimentaires se font rares. La quantité importante de nectar produite par l’erythrina dominguezii expliquerait donc aussi la présence des oiseaux observés. Les perroquets sont également réputés pour leur goût pour les graines, et le fait que le Toui à ailes jaunes détruise et perce le calice des fleurs dont il boit le nectar avant de les jeter participe sans doute au ré-ensemencement. En Asie et en Australie en revanche, les loridés ont une alimentation basée sur le nectar et sont des pollinisateurs avérés de plusieurs espèces de plantes à fleurs.
Ce n’est qu’en 1981 qu’il a été établi que les perroquets jouaient un rôle dans l’ensemencement des forêts, au travers des déchets alimentaires contenant des graines qu’ils jetaient à terre. Il a fallu dix-sept ans de plus pour établir que certains d’entre eux pouvaient contribuer à la pollinisation. Ne doutons pas que ces amis de la nature que sont nos psittacidés ne nous réservent encore nombre de surprises.
Source : http://www.scielo.br/
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