Comportement sexuel des perroquets de compagnie : rôle de la maturité sexuelle et place du maître

La sexualité de nos perroquets subit des changements lors du passage à la maturité sexuelle. Ce processus passe par des changements (hormonaux et comportementaux), mais le maître joue aussi un rôle important pendant cette période. 

La plupart des détenteurs de perroquets sont particulièrement inquiets en ce qui concerne le comportement sexuel futur de leur compagnon. En effet, ceux qui possèdent de jeunes oiseaux ont le sentiment qu’il va soudainement se changer en un monstre sanguinaire au moment de la maturité sexuelle. En fait, si de bonnes habitudes ont été prises, par le biais d’une éducation basée sur le renforcement positif, cela ne devrait pas poser de problème majeur. Pourtant, certains maîtres perdent alors le sens des réalités. Ils se persuadent que leur oiseau ne les aime plus, ce qui est loin d’être le cas. En effet, le psittacidés reste les mêmes, en dépit de son passage à l’âge adulte. Une fois mature, il arrive à un stade auquel il passera le reste de sa vie. Il ne s’agit pas de quelque chose qu’il obtient en plus, mais cela ne l’empêche pas de continuer d’être un excellent animal de compagnie. Il y a juste quelques moments dans l’année où il se montrera un peu plus difficile à vivre et où son humain aura un peu plus de mal à s’entendre avec lui. La maturité sexuelle ne signifie pas non plus que l’oiseau doit impérativement se reproduire, car les psittacidés ne sont pas des animaux dont la vie tourne autour de cette seule préoccupation.

En définitive, seul un perroquet donnant l’exclusivité à un seul humain devient  » dominant  » lors du passage à l’âge adulte. Ce comportement peut alors poser de sérieux problèmes à son maître. Il n’y a en effet rien d’amusant à ce qu’un psittacidé mature pourchasse un autre membre de la famille au point de lui infliger de graves blessures corporelles. De même, il n’est pas agréable pour l’humain de référence de se faire piquer au visage par la bête à plumes posée sur son épaule lorsque quelqu’un entre dans la pièce. Le plus souvent, c’est l’œuvre d’un oiseau exclusivement attaché à une seule personne et qui se perçoit comme son partenaire sexuel. Dans une relation normale, c’est au maître de se placer en tant que partenaire sexuel dominant. Le perroquet est alors moins agressif, puisqu’il est placé sous la coupe de son  » partenaire « .

Par ailleurs, il arrive que le détenteur augmente inconsciemment le comportement sexuel du perroquet par des démonstrations d’affections ambiguës,  que l’animal interprète comme des préliminaires sexuels. A l’adolescence, comme chez l’homme, les hormones ont une grande influence sur l’oiseau. Des caresses qui n’ont habituellement aucun effet particulier causent soudain une excitation intense qui sème la confusion dans l’esprit du volatile. Au cours de cette période, il est préférable de ne pas le caresser sous les ailes, tirer doucement sur la queue, enserrer son corps, faire pression sur le bas du dos, le toucher près de l’abdomen ou sur les commissures du bec.

Sous l’influence de ses hormones, un perroquet exclusif risque d’essayer de copuler en frottant son abdomen sur son propriétaire. Lorsque cela se produit, certains comportementalistes aviaires conseillent de le déposer sur son perchoir ou dans sa cage sans relever le comportement, pour ne pas le renforcer. L’animal ne fait en réalité qu’utiliser un substitut pour se livrer à un comportement naturel, ce qui ne justifie aucune punition. Mieux vaut l’ignorer plutôt que l’encourager ou le décourager, car cela indiquerait un intérêt pour son attitude. La construction du nid, la séduction sexuelle, la masturbation et la ponte ne sont que des réponses instinctives à des stimuli internes et externes. Ils ne signifient pas que le perroquet veut se reproduire et élever des petits.

Source :  »  The Proceedings of the International Aviculturists Society Convention  » , Janvier 1997