AnimOgen vous ouvre les portes de l’exposition » Vivre avec les animaux au XVII ème siècle « , à Paris (75)
Le Petit Palais à Paris présente actuellement une exposition intitulée » Vivre avec les animaux au XVIIème siècle « , avec des œuvres de la collection Dutuit, signées par des artistes hollandais d’un nouveau genre, celui de la peinture animalière. Baignées dans un décor pastoral, dix-sept gravures y font la part belle aux animaux.
A la vue des deux chevaux qui paissent dans la campagne hollandaise représentée par Paulus Potter, l’œil avisé pourra sans peine reconnaître qu’il s’agit d’une race légère, employée pour le travail. Au premier plan, se détache un jeune guilledin d’Angleterre, un cheval de selle d’origine anglaise capable d’aller l’amble, cette allure confortable où le trot se fait par poser successif des bipèdes latéraux. Une belle bête, qui vaut son pesant d’or. Son port de tête est soutenu, le corps tout en muscles avec une arrière-main développée. Nous sommes en 1652, et l’artiste nous offre un cours d’anatomie détaillé. « Le Courtaud » est la première eau-forte d’une série de cinq estampes du génie hollandais, alors tout juste âgé de 27 ans. Il s’empare du thème universel de la vie, mais là où d’autres se lamentent sur le » tempus fugit » qui emporte les hommes, Paulus Potter donne le premier rôle aux animaux.
Bien que taureaux, vaches ou chiens, soient souvent choisis par les peintres, les plus représentés sont sans conteste les chevaux. Des coursiers aux sommiers, en passant par les traits de labour et les palefrois, ils étaient indissociables des hommes, leur plus noble conquête. Philippe Wouweran dessine le cheval monté dans « le Manège », lieu symbolique de l’équitation traditionnelle et des airs relevés telle la croupade : avec un cavalier sur le dos, le cheval projette haut ses postérieurs. La grandeur militaire se retrouve dans l’œuvre de Nicolaes Berchem, artistique prolifique passé par l’Italie et inspiré par la Rome antique. La peinture animalière se pare alors d’un décor presque idyllique. Ce ne sont pas des nymphes, mais bien des paysannes qui se délassent sur ce dessin sobrement intitulé « Bétail à l’abreuvoir avec un berger et quatre bergères ».
Sans se noyer dans les fioritures florentines, les gravures montrent l’homme et l’animal comme des partenaires de fortune, chacun ayant besoin de l’autre pour vivre. L’exposition est très courte, mais les visiteurs pourront apprécier les détails, et même se questionner sur leurs propres rapports avec les animaux. Ces œuvres réalistes, parfois triviales mais sensibles, sonnent les prémices du Romantisme.
Source : Crincrin
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