Comportement : pourquoi nos perroquets s’envolent-ils lorsqu’un oiseau crie ou décolle ?
Qu’ils vivent en couple, en petit groupe familial ou en grandes colonies, les perroquets tendent à défendre leur territoire, l’espace dans lequel ils trouvent leur nourriture, l’eau qu’ils boivent et le site où ils nichent. Pourtant, lorsqu’ils sont en présence d’oiseaux qui réagissent en s’envolant dès la détection d’un signal d’alerte, ils font de même, qu’il s’agisse d’un semblable ou d’un lointain cousin. Il semble alors que leur survie personnelle prime sur tout le reste, y compris s’ils ont une nichée à protéger. C’est là un paradoxe sur lequel les spécialistes se sont penchés.
Chris Shank, auteur de « Cockatoo Downs », indique même l’existence de ce comportement instinctif chez les psittacidés vivant en captivité. Ce sont des animaux-proies avant tout et, de ce fait, ils ne se sentent jamais réellement en sécurité. Le simple cri d’un perroquet ou d’un oiseau d’une autre espèce suffit à déclencher un réflexe de fuite. Compte tenu de cela, l’humain ne peut pas suffire à inspirer un sentiment de sécurité suffisant à son compagnon à plumes pour annihiler cet instinct de survie primaire, quel que soit le rapport de confiance et les liens tissés avec lui.
A l’état sauvage, le » vol-réponse » est la meilleure protection pour chacun des individus d’un groupe, car même un rapace à la vue aiguisée ne peut se concentrer sur un seul d’entre eux lorsque des dizaines ou des centaines d’oiseaux prennent leur envol simultanément. La confusion ainsi provoquée est une technique utilisée par de nombreuses autres espèces.
Par ailleurs, ce mouvement de masse trouble brièvement la vision de celui qui les observe, d’après un constat fait sur les gris du Gabon et les Cacatoès rosalbins. Le gris du plumage de ces derniers opère en effet comme une sorte de miroir sur lequel le soleil de réfléchit, aveuglant les prédateurs qui les attaquent par dessus. Mais les psittacidés ne peuvent pas toujours prendre la fuite. Dans ce cas, leur meilleure défense est de rester immobiles. Les prédateurs ont alors davantage de difficulté à détecter leur présence, ce qui leur sauve souvent la vie également.
En captivité, les Cacatoès se figent souvent à la vue d’un danger supposé. C’est non seulement le signe qu’ils ont peur, mais aussi un moyen de tenter de se dissimuler pour survivre. A ce titre, les oiseaux dont les ailes sont taillées peuvent développer des réactions de frayeur très intenses, n’ayant aucun moyen de fuir. Cela explique les phobies développées par certains, même si l’immobilité est l’attitude la plus fréquemment choisie pour se protéger. Certains se cachent au fond de leur cage lorsqu’un étranger entre dans la pièce, juste parce-qu’un autre oiseau a eu une réaction de peur en le voyant arriver, ne se détendant que lorsque le congénère qui a donné le signal relâche sa garde.
La présence de congénères est donc un paramètre essentiel à prendre en compte dans la sécurisation d’un psittacidé. Chacun se repose en grande partie sur les autres pour assurer sa sécurité et sa survie, dans la nature comme en captivité. Cela contribue à le rassurer, d’une part, mais aussi à retrouver les repères qui sont chers à son espèce, le rapprochant de son mode de vie naturel.
Pour un complément d’informations, vous apprécierez la lecture de notre article concernant les perroquets sentinelles, ICI.
Source : angelk
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