Comportement : le langage corporel des Eclectus roratus, une sensibilité à fleur de peau
Chez les grands Eclectus (Eclectus roratus), les signaux de communication diffèrent de ceux employés par la plupart des psittacidés. Chez les Aras, Amazones et Cacatoès, l’excitation et la menace sont marqués par le soulèvement des plumes de la tête ou de la huppe, les pupilles se dilatant et se rétractant plus ou moins visiblement.
Les Eclectus expriment quant à eux leur colère en soulevant les plumes de la nuque et du haut de leur dos. Si la menace est imminente pour eux, ce sont les plumes de tout leur corps qui se soulèvent ainsi, pour donner l’illusion qu’ils sont plus grands et volumineux que leur adversaire. Les femelles adultes peuvent aussi exprimer excitation ou colère en élargissant leurs rétines. Dans les deux cas, il s’agit d’un message clair. L’attaque est sans doute imminente si l’oiseau se sent menacé, sinon ce n’est que l’expression animée de leur agitation. Les mâles peuvent aussi exprimer cela en se tenant debout, leurs ailes ouvertes battant vivement d’avant en arrière. La cour entre les membres d’un couple se manifeste par des regards appuyés, le maintien des ailes légèrement décollées du corps, ou le vol de perchoir en perchoir, souvent accompagné de régurgitations.
De plus, un sujet élevé à l’intérieur peut se sentir menacé lorsqu’il se trouve en volière extérieure, car il va être dans la peur constante de la venue d’un rapace pouvant le menacer. Il existe un autre comportement propre aux Eclectus, le calme apparent. Cela peut laisser penser que l’animal ne ressent aucun stress face à une situation qui ferait se replier un gris du Gabon dans une cachette ou fuir une amazone. Chez l’Eclectus, cela indique un état de grande anxiété, une douleur ou une inquiétude intense. Lorsque cela se prolonge plusieurs jours, ce comportement peut aller jusqu’au picage. Cette espèce n’est donc pas insensible, loin de là, et il faut prendre tout autant de précautions que pour d’autres, sinon plus, pour limiter ce qui pourrait l’inquiéter, les signes apparents étant plus difficiles à déceler.
Source : http://www.birdmag.com/
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