Dressage d’animaux : chiens, chats et chevaux peuvent-ils apprendre de façon identique ?
Céline Beaugrand-Champagne est une comportementaliste animalière doublée d’une dresseuse de talent. Diplômée de l’école de Jacinthe Bouchard à Montréal, elle a pu maintes fois exercer son talent pour entraîner chiens, chats, pumas, chevaux et poissons tout au long de sa carrière.
Selon cette spécialiste, les tests d’évaluation opérés sur des chiots de deux ou trois mois ne sont pas fiables. En effet, elle doute qu’il soit possible d’en déduire avec certitude le caractère qu’ils auront à l’âge adulte. Cela permettrait à la rigueur de jauger leur degré d’enthousiasme, de maniabilité ou de calme. Mais à l’en croire, les chiens sont comparables à » de la pâte à modeler » . L’éducation reçue, le comportement du maître à leur égard et leur degré de socialisation joueraient, eux, de véritables rôles dans leur devenir.
Chez le cheval, il en va de même. C’est ce qui pousse certains propriétaires à préférer l’adoption d’un poulain à celle d’un adulte, pensant pouvoir éviter les conséquences d’une éducation manquée ou de certaines maltraitances traumatisantes. Hélas, bien souvent, ils se trouvent désemparés et, faute d’avoir les compétences requises et un budget adapté, font en peu de temps d’un diamant brut un bout de charbon. Car les problèmes de comportement d’un cheval et d’un chien ne se posent pas tout à fait de la même façon. Leurs exigences en termes de bien-être n’ont apparemment rien à voir.
Néanmoins, Céline Beaugrand-Champagne semble parvenir à passer outre les limites imposées par la nature animale des différentes espèces. C’est en se basant sur le renforcement positif qu’elle éduque tous les animaux. Elle utilise pour cela le clicker, ce petit appareil tenant dans le creux de la main et émettant un claquement, qui vient appuyer la réussite d’un exercice pour annoncer la récompense. Elle vante d’autre part les mérites de la nourriture en tant qu’élément renforçateur pour valoriser l’effort accompli. Ce dernier point ne fait pas l’unanimité, certains considérant au contraire qu’une caresse ou un encouragement est largement préférable.
Cependant, force est de constater que les résultats sont là. Cette professionnelle base l’apprentissage sur la compréhension du langage corporel, qui représente 80 % chez les chevaux et les chiens, un point commun de taille, le langage parler jouant quant à lui un second rôle, avec 10 % seulement. Enfin, sans pour autant les caresser lorsqu’ils sont stressés, elle calme ces deux espèces de façon identique, en expirant profondément pour les aider à évacuer la tension retenue en eux.
Céline Beaugrand-Champagne motive les animaux par le biais de l’interaction et de la récompense, afin qu’ils s’appliquent pour le goût de l’exercice entrepris, ainsi que la valorisation et la compréhension par l’humain qu’il leur apporte. Pour elle, la récompense alimentaire n’est pas un but en soi, mais un moyen de parvenir à ses fins, un guide, un outil. Dès lors, la fréquence de distribution diminue progressivement lorsque l’apprentissage progresse, l’animal n’agissant plus au fil du temps que pour la satisfaction informelle de faire quelque chose d’agréable, donc de positif.
Sources :
http://qa.reparemonchien.com/
http://www.expressottawa.ca
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